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L’édition du soir
Road trip
lundi 28 juillet 2014

Ils ont fait le tour du monde en Combi

Recueilli par Julien GIRY

Treize mois, vingt-six pays et 50 000 kilomètres. De Toulouse, Sébastien et Soizic sont revenus à Toulouse, mais en faisant un très gros détour. Leur année sabbatique s’est passée dans un Combi Volkswagen Split de 1966, sur les routes du monde, et leur a assuré des rencontres et des découvertes inoubliables. Le véhicule mythique n’y est pas pour rien.

Sébastien et Soizic dans les premières semaines du voyage, pendant la traversée de Monument Valley. (Photo : leroadtrip.com)

Comment naît l’idée de partir faire un tour du monde en Combi ?

Chaque été, on partait trois semaines en vacances avec notre Combi. En Corse ou en Bretagne, puis en Espagne et au Portugal. Mais on rêvait de plus, de partir plus loin et plus longtemps. Donc en juillet 2012, j’ai vendu les parts de ma société, et Soizic a pris une année sabbatique. On a expédié le Combi à Rotterdam, il a traversé l’Atlantique dans un container, et on l’a réceptionné à New York. Après ça, on a fait les États-Unis, puis le Combi est remonté dans un container pour Singapour. Après avoir traversé l’Asie et l’Europe, nous sommes rentrés en septembre 2013, après avoir traversé 26 pays.

Mais pourquoi en Combi ?

Un peu par hasard ! Il y a neuf ans, sur internet, je regardais des utilitaires plus récents. Des California ou des Marco Polo, de chez Mercedes. Mais on a vite été séduit par le Combi Volkswagen. Ce qui nous a plu, c’était cette idée de pouvoir voyager avec notre propre véhicule. Et, à ce niveau-là, le Combi est plus fun qu’un camping-car, et plus petit. Sur la route, il attire la sympathie. Pendant notre voyage, il nous a permis énormément de rencontres. Il y a de grosses communautés Volkswagen partout dans le monde, donc nous étions bien accueillis partout, et souvent attendus.

Il y a vraiment des amateurs partout ?

La communauté est présente dans le monde entier ! En Asie, il y a des clubs Volkswagen dans la plupart des villes. Pour la mécanique, c’est un avantage. Trouver des pièces a toujours été facile. Et le moteur du Combi, ses 4 cylindres à plat refroidis par air, est le même que celui de la Coccinelle et de ses dérivés. Réparer le véhicule à un prix abordable n’était pas un souci. Le Combi est aussi passe-partout. En Asie, dans les coins les plus pauvres, il passe pour une camionnette comme une autre. Mais partout, les riches amateurs le repèrent et connaissent sa valeur.

Au Laos, le Combi intrigue ce moine… (Photo : leroadtrip.com)

Car c’est un objet qui est aujourd’hui couru ?

Il y a un véritable effet de mode autour du Combi ! Aujourd’hui, on ne peut pas en trouver à moins de 15 000 €. Alors qu’il y a neuf ans, nous avions acheté le nôtre pour 5 000 €. C’est la loi de l’offre et la demande : de plus en plus de personnes en recherchent un. Plein de sociétés de locations se sont créées en France.

Comment vit-on sans douches ni toilettes pendant un an ?

C’était différent selon les pays. Il y a parfois des douches dans les stations services, dans les truckstops américains, ou dans certains ports. Pour le reste, nous avions embarqué une douche solaire, et il y a toujours les rivières ! C’est un petit souci qui est vite compensé, car il a plein d’avantages ! Le Combi est le véhicule de la liberté.

Perdu en Malaisie. (Photo : leroadtrip.com)

À quoi ressemble le quotidien en Combi ?

Assez peu de stress ! Un réveil assez tôt, pour profiter au maximum du voyage et beaucoup, beaucoup de route. On parcourait entre 300 et 350 km par jour. Avec parfois quelques petits ajustements mécaniques avant de partir. Mais sinon, encore une fois, c’est la liberté. La France n’est pas idéale pour le camping sauvage, mais partout ailleurs, c’est formidable. Pendant le voyage, si un endroit nous plaisait, on s’arrêtait. Sinon on continuait. Sans avoir besoin de réserver quoi que ce soit, donc c’est une source d’économies.

Justement, un tel road trip doit revenir cher ?

Financièrement, voyager en Combi permet d’économiser le logement et les repas. Mais ces économies sont compensées par les transferts en containers… Au final, le budget est dans la moyenne, pour un tour du monde. Mais avec beaucoup plus de charme ! Si l’on reste sur le continent, par contre, le Combi est franchement économique. Par exemple, en partant trois semaines au Portugal, on peut improviser et se déplacer en toute liberté. Pour un prix très difficile à battre, sauf si l’on fait un voyage extrêmement organisé…

Tout juste sorti du container à Singapour (Photo : leroadtrip.com)

Vous n’avez pas dépassé votre budget ?

Si ! Nous avions prévu 24 000 € pour un an. Soit 2 000 € par mois à deux, en moyenne. Avec 50 % de la somme qui correspond aux containers et aux billets d’avions. Mais nous l’avons dépassé, pour deux raisons. D’abord, le Combi est arrivé avec trois semaines de retard à New York. Du coup, nous avons un peu voyagé en Amérique du Nord. Et trois semaines d’hébergement à New York ou au Canada, ça fait cher. Plusieurs mois plus tard, l’entrée au Pakistan nous a été refusée, pour cause d’élection présidentielle, nous avons dû redescendre l’Inde, et remettre le combi dans un container pour l’expédier à Dubaï. Sans ces contretemps, nous ne dépassions pas le budget.

Le retour n’a pas été trop dur ?

Un petit peu. Le plus dur n’était pas le retour en tant que tel, mais simplement de s’arrêter. Rester une semaine chez soi sans faire grand-chose. Passer une matinée à regarder la télé et ne pas sortir, alors que nous passions notre temps à bouger. Maintenant nous avons repris nos habitudes, mais au début, c’était dur.

3 réactions au sujet de « L’édition du soir (Ouest France), lundi 28 juillet 2014 »

  1. Bravo ! J’ai repéré votre adresse internet sur votre Combi, en vacances à Hossegor. J’ignorais que je louais à côté d’explorateurs…
    Bon vent pour la suite.
    Paul NEEL

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